Les vagues de chaleur
Quand il fait chaud, c’est agréable! Mais il arrive que la chaleur devienne trop intense. Ce sont les vagues de chaleur, qu’on appelle aussi canicules.
Les météorologues canadiens parlent généralement d’une vague de chaleur quand il fait plus de 30 ˚C et que l’indice humidex est de 40, pour deux jours ou plus.
Selon Santé Canada, le nombre de journées de plus de 30 ˚C pourrait tripler à l’horizon 2080 dans plusieurs villes canadiennes.
Globalement, le climat va se réchauffer sur l’ensemble du territoire. Cette augmentation de la température sera plus marquée en hiver dans les régions nordiques. Ainsi, à l’horizon 2050, les températures hivernales augmenteront de 3 à 7 °C et les températures moyennes estivales de 2 à 3 °C. Mais les changements climatiques auront aussi comme conséquence l’augmentation des vagues de chaleur au Québec.

Figure 1 (Cliquez pour agrandir)
Une chaleur trop intense a des effets importants sur la santé! Par exemple, une grande vague de chaleur s’est abattue sur la France et une bonne partie de l’Europe, en 2003. Quelque 70 000 personnes sont mortes, dont : 15 000 en France seulement. Trois ans plus tard, en 2006, on n’a constaté que 2 000 décès pendant une vague de chaleur semblable en France. Le gouvernement avait en effet établi un plan d’action efficace. Au Québec, environ 280 personnes sont décédées en juillet 2010 pendant une canicule de 5 jours, qui a vu aussi quelque 3 400 hospitalisations de pl us. On s’attend à ce que la mortalité reliée à la chaleur double dans les villes canadiennes d’ici 2050, et triple d’ici 2080. Il faut donc bien s’y préparer.
Pourquoi la chaleur affecte-t-elle la santé? En fait, elle peut devenir un stress pour votre corps. Elle cause la déshydratation, l’épuisement et peut engendrer des coups de chaleur graves. Dans des cas plus extrêmes, elle peut causer ou aggraver des troubles mentaux et des maladies du système nerveux, et les personnes avec des problèmes cardiovasculaires et respiratoires sont particulièrement touchées. Les personnes les plus vulnérables peuvent en mourir si aucune précaution n’est prise.
Le système de la santé s’adapte à l’augmentation des vagues de chaleur. Il faut beaucoup de personnel médical pour répondre à une grande vague de chaleur.
Îlots de chaleur
Un îlot de chaleur est un endroit précis de la ville où il fait très chaud. La chaleur est beaucoup plus intense dans ces zones que dans le reste de la ville ou les campagnes aux alentours : la différence peut atteindre jusqu’à 120°C.
Les vagues de chaleur vont augmenter les risques pour votre santé en ville. Pour en savoir plus, consultez la section sur ces îlots de chaleur.
Êtes-vous vulnérable
Au Québec, l’arrivée du soleil fait oublier les risques liés à la chaleur. Si une canicule arrive à la fin du printemps ou début de l’été, le corps n’est pas adapté et la population n’a pas encore pris de bonnes habitudes. Vous serez encore plus vulnérables si vous vivez au sud de la province, et surtout dans les grandes villes
Vous êtes également plus à risque si vous avez une mauvaise condition physique générale, si vous souffrez d’une maladie chronique ou si vous êtes souvent dehors. Les très jeunes enfants sont aussi plus sensibles, tout comme les personnes âgées, dont la proportion doublera au Québec d’ici 2051.
Avec le vieillissement de la population, les risques seront plus grands pour beaucoup de Québécois.
Vous adapter
Trois grandes mesures faciliteront l’adaptation aux vagues de chaleur. D’abord, les gouvernements doivent adapter les villes en installant plus de zones d’ombre et de zones naturellement ventilées. Ensuite, la lutte aux îlots de chaleur est importante (voir la page sur l’adaptation aux îlots de chaleur). Finalement, vous pouvez individuellement faire attention à vous et au gens qui vous entourent.
Consultez les brochures de Santé Canada au sujet de la Chaleur et la Santé :
Vidéo de Santé Canada : La chaleur extrême
Informations complémentaires
L’indice humidex
L’indice humidex est utilisé au Canada par les météorologues pour parler de l’effet combiné de la chaleur et de l’humidité.
Stress thermique
Le stress thermique est causé par un surplus de chaleur appliqué sur notre corps. Cette chaleur est produite par différentes sources :
- Chaleur produite par le corps lorsque nous faisons des efforts physiques;
- Chaleur provenant de l’extérieur du corps (température de l’air, humidité, mauvaise circulation de l’air, soleil, matières chaudes);
- Chaleur causée par les vêtements.
Tant que notre corps est capable de réagir et de s’adapter à la chaleur, il ne subit pas de conséquences. Par contre, une température trop élevée peut nuire à nos mécanismes de thermorégulation. Ce sont les mécanismes qui veillent à maintenir notre corps à une température constante. Cette situation peut provoquer des troubles graves, et même entraîner la mort.
Pour plus de détails, consultez le site web du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail .
Déshydratation
La déshydratation survient quand le corps perd trop d’eau et de sels minéraux.
Cela se produit en général l’été, s’il fait trop chaud ou si on s’expose trop longtemps
au soleil. Certains problèmes médicaux peuvent aussi causer la déshydratation, ou
encore l’aggraver. C’est le cas des maladies qui font augmenter la température du
corps ou qui font transpirer de manière anormale. Les vomissements, la diarrhée,
la perte de sang ou la malnutrition peuvent aussi causer la déshydratation.
Il y a divers signes de déshydratation chez les enfants et chez les adultes.
Chez les bébés, on peut également observer les signes suivants :
- Pleurs sans larmes;
- Bouche, langue et nez secs;
- Urine plus foncée et en quantité réduite;
- Yeux creux ou cernés;
- Fontanelle (partie molle sur le dessus de la tête) légèrement enfoncée;
- Faiblesse, manque d’énergie, sommeil exagéré;
- Mains et pieds froids.
Afin de bien s’hydrater lors de fortes chaleurs, il est donc important de suivre
les recommandations d’hydratation, que vous retrouverez à la section
Adaptation.
Hyperthermie
L’hyperthermie est une hausse de la température du corps au-dessus de la température
normale. Cette augmentation est causée par une accumulation de chaleur provenant
de l’environnement. On parle d’une insolation lorsque l’hyperthermie résulte d’une
exposition au soleil. On parle plutôt d’un coup de chaleur quand elle est provoquée
par la chaleur ambiante (par exemple une canicule ou un incendie). Enfin, il existe
aussi ce qu’on appelle une hyperthermie d’effort. Elle survient lors d’une activité
musculaire intense, même si la température de l’environnement n’est que modérément
chaude.
Les signes de l’hyperthermie dépendent de sa gravité. Le groupe d’âge
(enfants, adultes, personnes âgées) et l’état de santé doivent aussi être considérés.
Prenons l’exemple des bébés, ou encore des patients atteints de démence : ils sont
incapables d’exprimer par la parole qu’ils ressentent une soif plus intense que
d’habitude.
Coup de chaleur et épuisement par la chaleur : quelle est la différence?
Le coup de chaleur est un phénomène grave. Il faut le distinguer de l’épuisement
par la chaleur.
On retrouve deux types de coup de chaleur : le coup de chaleur classique et l’hyperthermie
d’effort. Le coup de chaleur classique survient quand il fait très chaud
et les personnes qui le subissent sont généralement au repos. Il touche certaines
personnes âgées lors d’une canicule, par exemple. Pour sa part, l’hyperthermie d’effort
touche des personnes qui font une activité musculaire intense alors que la chaleur
de l’environnement n’est que modérée (par exemple, les gens qui pratiquent le jogging).
Un coup de chaleur est une urgence majeure. En effet, il peut entraîner la mort
à très court terme si on ne le traite pas. Il survient de façon soudaine. La
peau devient chaude et sèche et la température du corps augmente rapidement jusqu’à
40-41 °C.
Il faut distinguer le coup de chaleur de l’épuisement par la chaleur. Dans ce dernier
cas, la peau est plutôt froide et moite, et la température ne dépasse pas 40 °C.
En général, l’épuisement par la chaleur se traite assez bien par la réhydratation.
Thermorégulation
La température normale du corps humain varie de 36,1 à 37,8 °C. Elle est maintenue
dans ces limites par l’hypothalamus, une partie du cerveau. L’hypothalamus règle
la production et la perte de chaleur du corps. La perte de chaleur se
fait de différentes façons :
- par un transfert direct à l'environnement : plus il fait froid, plus on perd de
la chaleur;
- par le contact de la peau avec l’air ou de l’eau;
- par le contact de la peau avec un objet plus froid qu’elle;
- par évaporation de la transpiration.
Il arrive que notre corps soit exposé à une température tellement élevée que ces
mécanismes de perte de chaleur ne suffisent plus. Cette situation peut se produire
lors d’une canicule. Le corps subit alors un énorme stress et sa température interne
augmente. Le système cardiovasculaire est le plus gravement touché.
PACC – Volet santé
Le Plan d’action 2006-2012 sur les changements climatiques (PACC) du gouvernement du Québec a pour titre Le Québec et les changements climatiques, un défi pour l’avenir. Il met à contribution plusieurs ministères et organismes québécois. Le financement de 26 actions est assuré en grande partie par le Fonds vert. Il s’agit d’un fonds constitué par le paiement de redevances sur les carburants (essence) et les combustibles fossiles. Ces actions s’articulent autour de deux grands objectifs :
- Réduire ou éviter l’émission de gaz à effet de serre;
- S’adapter aux changements climatiques.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) est responsable du volet santé de l’Action 21. On souhaite trouver des moyens de prévenir et d’atténuer les effets des changements climatiques sur la santé. Le MSSS s’est engagé, d’ici 2013, à œuvrer dans six champs d’action liés à l’adaptation du Québec aux changements climatiques. Chacun de ces champs d’action compte plusieurs projets. Ce sont des projets de recherche ou d’intervention, ou encore des projets de démonstration.
Voici les six champs d’action retenus par le MSSS :
- Mettre en place un système de veille et d’avertissement en temps réel pour les vagues de chaleur. En même temps, mettre en place un système de surveillance des problèmes de santé qui y sont liés;
- Adapter le système de surveillance des maladies infectieuses. Le but est de détecter rapidement les maladies favorisées par le climat, de même que leurs causes et leur mode de transmission;
- Mettre en place un système de surveillance des problèmes de santé liés aux aléas hydrométéorologiques (tempêtes, orages et pluies torrentielles, tornades, incendies de forêt, inondations, etc.) ou géologiques (glissements de terrain);
- Aider le réseau de la santé à s’adapter à ces aléas. On souhaite ainsi protéger les populations les plus vulnérables;
- Soutenir l’aménagement préventif des espaces habités. Le but est d’atténuer les conséquences des changements climatiques sur la santé des populations vulnérables;
- Améliorer la formation et la diffusion des connaissances sur les problèmes de santé liés aux changements climatiques. Transmettre de l’information sur les solutions possibles.
En novembre 2007, le MSSS a confié à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) le mandat de gérer le volet santé de l’Action 21. L’INSPQ coordonne l’ensemble des projets indiqués ci-dessus, offre un soutien professionnel au MSSS et s’occupe des relations avec les partenaires.