ADAPTATION – SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE
Il est prévu que le réchauffement de la température amène des saisons de croissance plus longues et plus chaudes au Québec. Ainsi, certaines cultures (p. ex., le maïs) pourraient avoir un meilleur rendement, et de nouvelles variétés pourraient être plantées. D’un autre côté, plus de chaleur signifiera aussi plus d’insectes ravageurs, de mauvaises herbes et de maladies pour les cultures. Il y aura aussi plus d’événements météorologiques extrêmes, ce qui nuira au secteur agricole. Par exemple, le maïs et les fraises pourrissent dans les champs quand il pleut beaucoup et les vaches produisent moins de lait lorsqu’il fait très chaud et humide en été.
Au Québec, nous ne savons pas encore si les impacts des changements climatiques sur le secteur agricole seront « globalement » positifs ou négatifs. De l’avis des grands semenciers, il est clair que ces changements contribueront à l’insécurité alimentaire à travers le monde, d’où l’importance d’utiliser leurs organismes génétiquement modifiés (OGM). Toutefois, plusieurs autres croient plutôt que les cultures OGM pourraient en réalité accroître les changements climatiques sans réussir à nourrir le monde. En plus, la forte utilisation de pesticides avec les OGM semble avoir fait baisser la garde de plusieurs producteurs, en réduisant leurs bonnes pratiques agricoles.
Or, ce sont justement des solutions comme le maintien de la diversité des semences et de bonnes pratiques agricoles qui sont les plus à même de permettre à la fois l’adaptation aux changements climatiques et la sécurité alimentaire partout dans le monde, même au Québec.
Le Québec n’est pas à l’abri de l’insécurité alimentaire
L’insécurité alimentaire d’un ménage est un important problème de santé publique. Elle se produit lorsque la qualité ou la quantité des aliments est compromise, ce qui survient généralement chez nous dans un contexte de ressources financières limitées.
Selon l’Institut national de santé publique du Québec, 8,1 % des ménages québécois étaient en situation d’insécurité alimentaire en 2011-2012. Ce pourcentage n’inclut pas les ménages ayant des craintes ou rencontrant des obstacles pour l’accès à des aliments en raison de leur revenu. Si on les ajoute, le pourcentage de ménages québécois ayant vécu de l’insécurité alimentaire s’élève à 13,1 %. Autrement dit, au Québec, 13 ménages sur 100 ont vécu de l’insécurité alimentaire en 2011-2012 et cette proportion pourra augmenter avec l’évolution économique défavorable.
S’ADAPTER COLLECTIVEMENT
Sur le plan international, il serait important que les bonnes pratiques agricoles et la sécurité alimentaire fassent partie des accords sur les changements climatiques.
À l’échelle du Canada, rendre obligatoire la mention d’OGM sur l'étiquetage de produits alimentaires qui en contiennent serait une avancée considérable pour plusieurs intervenants. Le financement d’études indépendantes serait aussi crucial, car on connaît finalement peu de choses sur les risques des OGM sur la santé des individus et les écosystèmes.
À l’échelle du Québec, divers outils ont été développés au cours des dernières années afin de soutenir l’adaptation aux changements climatiques dans le secteur agricole. L’Atlas agroclimatique du Québec en est un exemple.
Pour diminuer l’insécurité alimentaire au Québec, il est primordial que les partenaires locaux, régionaux et nationaux continuent d’agir pour augmenter l’accessibilité à une offre de qualité en saine alimentation. De nombreux exemples concrets d’actions locales à mettre en place par les milieux communautaires, municipaux, scolaires et les secteurs de la santé et du développement économique sont rapportés à ce sujet dans Le point sur l’insécurité alimentaire sur le site Internet de Québec en Forme.
S’ADAPTER INDIVIDUELLEMENT
Diverses initiatives permettent aux Québécois de diminuer l’insécurité alimentaire tout en luttant contre les changements climatiques. Acheter localement est l’une d’elles. En plus d’aider l’économie québécoise, acheter localement réduit les émissions de gaz à effet de serre qui auraient été encourus par le transport des aliments et permet de favoriser la saine alimentation des personnes en situation d’insécurité alimentaire. Les jardins communautaires constituent une autre solution, tout comme les ateliers de cuisine et en alimentation, qui donnent des connaissances pratiques tout en aidant à réduire le gaspillage. Enfin, donner à Les Banques alimentaires du Québec est une façon fiable et sécuritaire de disposer des surplus de production ou d’effectuer un don planifié par une production dédiée.
Acheter localement
Selon l’UPA, près de 33 % des produits alimentaires consommés par les Québécois proviennent des fermes du Québec, et 55 % des achats alimentaires effectués par le réseau de distribution québécois proviennent de fournisseurs d’ici. Toutefois, si chaque consommateur ajoutait annuellement 30 $ d’aliments québécois à son panier d’épicerie, on observerait une augmentation des ventes de plus d’un milliard de dollars en 5 ans.
Informations complémentaires
Les liens et documents suivants vous permettent d'en apprendre davantage sur l'insécurité alimentaire.