Îlots de chaleur

Îlots de chaleur

Avez-vous déjà ressenti une intense sensation de chaleur en ville? Avez-vous déjà eu l’impression qu’il faisait plus chaud à un endroit précis du centre-ville qu’aux alentours? Il se peut que vous ayez traversé un îlot de chaleur urbain.

Un îlot de chaleur est un endroit précis de la ville où il fait très chaud. La chaleur est beaucoup plus intense dans ces zones que dans le reste de la ville ou que dans les campagnes aux alentours : la différence peut atteindre jusqu’à 12°C ! Et surtout, les nuits y sont plus chaudes.

Plusieurs facteurs causent la formation des îlots de chaleur urbains. D’abord, le climat de votre région à une influence : la température, l’humidité et le vent peuvent augmenter les risques. Mais les premières responsables sont les activités humaines ! Il s’agit ici des gaz à effet de serre en provenance des usines, des immeubles et des voitures.
De plus, la chaleur de ces activités fait grimper la température. La disparition de la végétation en ville est un autre enjeu. En effet les arbres et les plantes rafraîchissent l’air ambiant, puis les routes, immeubles et maisons contribuent aussi aux îlots de chaleur.

Les îlots de chaleur peuvent avoir des conséquences pour votre environnement :

  • ils contribuent à la formation du smog;
  • la chaleur facilite la multiplication des acariens, des moisissures et des bactéries dans l’air;
  • la chaleur augmente la consommation d’énergie pour refroidir l’air intérieur. Il y a donc encore plus d’émissions de gaz à effet de serre;
  • la chaleur augmente aussi la consommation d’eau potable. On l’utilise soit pour se rafraîchir (piscines et jeux d’eau, par exemple), soit pour arroser les espaces verts.

Ils peuvent aussi avoir des impacts sur votre santé! En effet, la chaleur peut provoquer des malaises plus ou moins graves : inconfort, faiblesse, troubles de la conscience, crampes, évanouissements et coups de chaleur. Elle peut aussi aggraver les maladies chroniques dont certaines personnes souffraient déjà (diabète, insuffisance respiratoire, maladies cardiovasculaires, cérébrovasculaires, rénales, neurologiques ou problèmes de santé mentale). Les effets peuvent être graves au point d’en mourir.

Carte : comment détecter les îlots de chaleur?


Outil cartographique - îlots de chaleur au Québec
(Cliquez pour accéder à l'application)

Habitez-vous dans un îlot de chaleur? Grâce à cette carte développée par l’INSPQ, vous saurez où sont situés les îlots de chaleur.

Pour repérer les îlots de chaleur, on peut se servir de différents outils :

Êtes-vous vulnérable?

Ilots

Si vous habitez en ville, vous faites partie des personnes les plus vulnérables aux îlots de chaleur. Les personnes atteintes de maladies chroniques, en particulier de troubles mentaux, et les personnes défavorisées socialement ou économiquement présentent des risques plus élevés, vu leur exposition plus grande à la chaleur. Travailler souvent à l’extérieur augmente les risques, comme pour les sportifs extérieurs de haut niveau par exemple.

L’âge est aussi déterminant. Les très jeunes enfants sont plus sensibles, tout comme les personnes âgées, dont la proportion doublera au Québec d’ici 2051.

Vous adapter

Îlots de chaleur

Pour lutter contre les îlots de chaleur, des solutions existent!

En tant que citoyen, vous pouvez d’abord planter des plantes, des arbustes et des arbres autour de chez vous ou dans votre quartier. À plus grande échelle, il est possible d’apporter des modifications aux immeubles et aux maisons pour réduire la chaleur. Cela passe aussi par une meilleure conception de ces édifices. Il est également possible de gérer notre eau potable et l’eau de pluie d’une meilleure façon. On peut aussi essayer de réduire la chaleur qu’on produit, comme ne pas allumer le four en pleine canicule.

Les personnes âgées, malades ou en perte d’autonomie sont les premières touchées par la chaleur. On recommande à ces personnes vulnérables ou sensibles d’utiliser la climatisation pour se protéger des effets de la chaleur. Cependant la climatisation n’est pas une solution durable pour tous. Elle consomme une grande quantité d’énergie et a des effets négatifs sur l’environnement et la santé pour certaines personnes.

Informations complémentaires

Insolation, un documentaire sur les îlots de chaleur à Montréal

Des îlots de chaleur se produisent à Montréal et aggravent le problème de chaleur en été. Ce court documentaire de Philippe Martin vous présente cette situation.

Émissions de gaz à effet de serre

Certains gaz, présents de façon naturelle dans l’atmosphère, contribuent à retenir la chaleur près du sol. On les appelle « gaz à effet de serre » (GES). Sans ces gaz, la température moyenne sur Terre serait de -18 °C et la vie telle que nous la connaissons deviendrait impossible.

Depuis le début de la révolution industrielle, vers 1750, des quantités importantes de GES sont rejetées dans l'atmosphère à cause de l’activité humaine. Cela contribue à augmenter l’effet de serre. Dans les villes, ce sont surtout les véhicules, les usines et le chauffage des immeubles qui produisent des GES.

L’augmentation des GES émis par les activités humaines contribue grandement aux changements du climat. Si on continue à émettre des GES au rythme actuel ou à un rythme plus élevé, le réchauffement du climat risque de s’accentuer. C’est un avis partagé par plusieurs chercheurs. Les changements seront d’ailleurs plus marqués au 21e siècle que pendant le siècle précédent. Ces changements se feront également sentir au Canada et au Québec.

Disparition de la végétation en ville

Le nombre d’arbres dans les villes est en diminution au Québec depuis les années 1960. D’ici 20 ans, on prévoit même qu’il n’y aura plus du tout d’espaces occupés par la forêt à Montréal.

Cette perte de verdure entraîne une perte de fraîcheur en milieu urbain. En effet, les plantes et les arbres jouent un rôle essentiel de protection contre la chaleur. D’une part, la végétation transfère de l’eau dans l’air, ce qui utilise de la chaleur. Ce processus crée indirectement de la fraîcheur. D’autre part, les arbres et les plantes font de l’ombre sur les sols et les bâtiments.

La végétation aide également à maintenir une meilleure qualité de l’air dans les villes.

Émissions de CO2 au Canada

Après les États-Unis, le Canada est le pays du G7 qui produit le plus d’émissions de gaz carbonique. La France est troisième, mais loin derrière. Au Canada, les émissions de GES ont augmenté de 25% entre 1990 et 2005. Pourtant, on avait mis en place plusieurs mesures pour économiser l’énergie. La hausse des émissions de GES a même dépassé la croissance de la population (17 %).

En 2005, chaque habitant a émis l’équivalent de 23 tonnes de CO2. En 2007, les ménages gagnant 100 000 $ ou plus étaient responsables des niveaux d’émissions par habitant les plus élevés. Ce sont les véhicules qui produisaient environ les deux tiers des émissions de GES de chaque famille.

Les émissions de GES varient d’une région à l’autre. Les différences s’expliquent par les habitudes de déplacement des citoyens et par les modes de production d’énergie. L’hydro-électricité (très répandue au Québec) produit moins de gaz à effet de serre que l’électricité produite dans les centrales au charbon, par exemple.

De 1990 à 2005, les émissions totales de GES ont augmenté dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada, sauf au Yukon. C’est l’Alberta qui produit la plus grande quantité de GES, suivie de l’Ontario. En 2005, leur contribution représentait 59 % du total canadien. Le Québec occupe le troisième rang.

Diminution de l’espace occupé par les forêts dans les villes

Le nombre d’arbres dans les villes est en diminution au Québec depuis les années 1960. D’ici 20 ans, on prévoit même qu’il n’y aura plus du tout d’espaces occupés par la forêt à Montréal.

Cette perte de verdure entraîne une perte de fraîcheur en milieu urbain. En effet, les plantes et les arbres jouent un rôle essentiel de protection contre la chaleur. D’une part, la végétation transfère de l’eau dans l’air, ce qui utilise de la chaleur. Ce processus crée indirectement de la fraîcheur. D’autre part, les arbres et les plantes font de l’ombre sur les sols et les bâtiments.

La végétation aide également à maintenir une meilleure qualité de l’air dans les villes.

Les sols faits de matériaux imperméables

Pendant les dernières décennies, les villes se sont développées rapidement. Les sols naturels ont été remplacés par des matériaux imperméables, dont l’asphalte. Contrairement aux sols naturels, ces matériaux n’absorbent pas l’eau et ne la filtrent pas. De plus, le parcours naturel des eaux de pluie est modifié à cause des revêtements de sol artificiels.

Dans les villes, 15 % des eaux de pluie pénètrent dans le sol, tandis que 55 % coulent à la surface vers les cours d’eau (ce qu’on appelle le ruissellement). En milieu naturel, c’est le contraire : 50 % des eaux de pluie pénètrent dans le sol et 10  % seulement sont ruisselées.

L’évaporation de l’eau contenue dans le sol est un processus naturel rafraîchissant. Dans les villes, ce processus est restreint à cause des sols imperméables. Le réchauffement urbain ne peut donc pas être compensé de cette façon.

Les sols imperméables causent également la contamination de l’eau. En effet, le ruissellement des eaux de pluie sur les sols imperméables entraîne les polluants chimiques dans les cours d’eau. Les débordements d’égouts causés par les fortes pluies peuvent également contaminer les cours d’eau. Ces effets néfastes risquent d’être aggravés par les changements du climat. Cela est vrai en particulier dans les villes du sud du Québec, où les pluies seront plus abondantes.

Matériaux qui absorbent la chaleur

Les matériaux utilisés dans les villes (revêtements de sols et bâtiments) influencent le climat local. Ils peuvent absorber beaucoup de chaleur. En été, la température de certains matériaux peut s’élever jusqu’à 80 °C! Ils emmagasinent cette chaleur pendant la journée, puis ils la libèrent dans l’air pendant la nuit. Ils contribuent donc à augmenter l’effet d’îlots de chaleur.

Les urbanistes et les architectes choisissent leurs matériaux selon différents critères : les coûts, la durabilité, la sécurité. Les critères liés à l’environnement sont souvent négligés. On se préoccupe rarement de lutter contre les îlots de chaleur quand vient le temps de choisir des matériaux de construction. Toutefois, la situation commence peu à peu à évoluer.

Taille et agencement des villes

L’agencement d’une ville réfère à la façon dont elle est construite. Chaque ville présente des caractéristiques qui lui sont propres :

  • des formes en trois dimensions;
  • une certaine orientation des bâtiments;
  • un espace plus ou moins grand laissé entre les bâtiments.

Tout cela joue un rôle dans la formation des îlots de chaleur urbains. Les bâtiments très hauts et les rues étroites empêchent la bonne ventilation des centres urbains. La chaleur produite par le soleil et les activités humaines s’accumule dans les « canyons » créés par cette disposition des bâtiments.

La conception de certaines villes influence, et parfois même encourage, la circulation automobile. Cela contribue à la création des îlots de chaleur urbains ainsi qu’à la pollution de l’air. Ce phénomène est encore plus marqué dans les grandes villes qui comptent un nombre élevé de véhicules privés, comme Toronto, Montréal et Vancouver.

Chaleur anthropique

Certaines activités humaines produisent de la chaleur. C’est le cas, par exemple, des véhicules à moteur, de la climatisation et des industries. On appelle cette chaleur la chaleur anthropique. C’est l’une des causes des îlots de chaleur, surtout dans les villes, où ces activités sont concentrées.

Analyse cartographique d’images

L’analyse cartographique d’images se sert de cartes pour connaître la température de surface d’une ville. Elle permet aussi de voir le type de recouvrement des sols. C’est une méthode peu dispendieuse et pratique.

Thermomètre numérique à rayonnement infrarouge

Le thermomètre numérique à rayonnement infrarouge est un outil utilisé pour mesurer les températures de surface. Il est plus précis que l’analyse cartographique d’images. Contrairement aux autres types de thermomètres, il peut mesurer la température à distance et sans contact. Il fonctionne en mesurant la lumière émise par un objet.

Stress thermique

Le stress thermique est causé par un surplus de chaleur appliqué sur notre corps. Cette chaleur est produite par différentes sources :

  • Chaleur produite par le corps lorsque nous faisons des efforts physiques;
  • Chaleur provenant de l’extérieur du corps (température de l’air, humidité, mauvaise circulation de l’air, soleil, matières chaudes);
  • Chaleur causée par les vêtements.

Tant que notre corps est capable de réagir et de s’adapter à la chaleur, il ne subit pas de conséquences. Par contre, une température trop élevée peut nuire à nos mécanismes de thermorégulation. Ce sont les mécanismes qui veillent à maintenir notre corps à une température constante. Cette situation peut provoquer des troubles graves, et même entraîner la mort.

Pour plus de détails, consultez le site web du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail .

Niveau régulierbouton avancé
  • Partenaires

  • Gouvernement du Québec
  • Ouranos