La pollution atmosphérique atteint des niveaux dangereux pour la santé dans de nombreuses villes, selon les données sur la qualité de l’air publiées le 26 septembre 2011 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’OMS estime que, chaque année, plus de 2 millions de personnes meurent du fait de l’inhalation de particules fines présentes dans l’air intérieur et extérieur. Les particules PM10, d’une taille égale ou inférieure à 10 micromètres, peuvent pénétrer dans les poumons, entrer dans la circulation sanguine et provoquer des cardiopathies, des cancers du poumon, des cas d’asthme et des infections des voies respiratoires inférieures.
Le seuil fixé dans les lignes directrices de l’OMS relatives à la qualité de l’air soit la concentration moyenne annuelle des particules PM10 est de 20 microgrammes par mètre cube (µg/m3), mais les données publiées aujourd’hui montrent que, dans certaines villes, cette concentration atteint jusqu’à 300 µg/m3.
« La pollution atmosphérique est un grave problème de santé et nous devons absolument redoubler d’efforts pour en atténuer les répercussions», déclare le Dr Maria Neira, Directeur du Département Santé publique et environnement de l’OMS. «Si nous contrôlons et gérons l’environnement correctement, nous pouvons réduire considérablement le nombre de gens qui souffrent d’affections respiratoires et cardiaques, et de cancer du poumon. Partout dans le monde, l’air des villes est souvent pollué par les gaz d’échappement, la fumée des usines ou la suie des centrales électriques qui fonctionnent au charbon. De nombreux pays sont dépourvus de réglementation sur la qualité de l’air et, lorsqu’il y en a une, les normes nationales et leur application varient considérablement », a-t-elle ajouté.
L’OMS appelle à renforcer la sensibilisation aux risques sanitaires que représente la pollution atmosphérique, à mettre en œuvre des politiques efficaces et à contrôler de près la situation dans les villes. Une réduction de la concentration annuelle moyenne de particules PM10 de 70 µg/m3 à 20 µg/m3 devrait entraîner une baisse de 15% de la mortalité - ce que l’on peut considérer comme un progrès non négligeable en termes de santé publique.
« Pour juguler la pollution et atténuer ses effets sur la santé, il faut prendre des mesures au niveau local, appliquer des politiques nationales et conclure des accords internationaux», dit le Dr Michal Krzyzanowski, Chef du Centre européen OMS de l’environnement et de la santé à Bonn (Allemagne). « Grâce aux données tirées du contrôle de la qualité de l’air publiées aujourd’hui, nous savons dans quelles régions il faut agir en priorité et nous pouvons évaluer l’efficacité des politiques et des mesures mises en œuvre. », a-t-il ajouté.
Au niveau mondial, le Canada se place à la troisième place des pays ayant la meilleure qualité d’air dans le monde après l’Estonie et l’Ile Maurice. Dans la liste des villes dont l’air est le plus pollué au Canada, Montréal se situe deuxième, juste après la ville industrielle de Sarnia.
Source :
Base de données de l'OMS sur la pollution atmosphérique (en anglais)
Plus d’informations :
La partie Qualité de l'air du site « Mon climat ma santé », particulièrement la sous-partie Smog et particules.