Nouvelles publications de l'INSPQ sur la santé et les changements climatiques

15 août 2013 11:57:00 Catégories : adaptation changements climatiques climat santé

Découvrez les quatre dernières publications produites par l’Institut national de santé publique du Québec dans le cadre du Plan d’action 2006-2012 sur les changements climatiques du gouvernement du Québec : « Le Québec et les changements climatiques, un défi pour l’avenir » :

rapport

À l’échelle du Canada, certaines enquêtes permettent de suivre l’évolution de plusieurs indicateurs relatifs aux comportements des ménages en lien avec l’environnement. L'étude présente des exemples de comportements qui peuvent être adoptés par les ménages et certains de leurs impacts potentiels sur l’environnement ou sur la santé. Elle  rapporte des exemples de comportements proenvironnementaux  mesurés par les indices développés dans cette étude et les facteurs qui peuvent influencer l’adoption de ces comportements, dans le contexte des changements climatiques. Deux indices ont permis d’identifier les provinces et les ménages qui adoptent moins de comportements proenvironnementaux. Le Québec est classé premier concernant l’adoption de comportements proenvironnementaux d’extérieur, mais seulement cinquième pour les comportement à l’intérieur du domicile. Les résultats de cette étude ont permis de voir qu’il y a encore place à amélioration, et ce, pour toutes les provinces puisqu’aucune d’entre elles ne s’est classée deux fois dans la catégorie de celles qui adoptent le plus de comportements proenvironnementaux.

Les pollens sont les principaux responsables de la rhinite allergique saisonnière et contribuent à l’aggravation des symptômes de l’asthme. Le pollen de l’herbe à poux est une préoccupation particulière pour le réseau de la santé publique québécois depuis plus de 30 ans. Il constitue la plus importante cause de rhinite allergique saisonnière dans tout le nord-est de l’Amérique du Nord  et serait responsable de 50 à 90 % des allergies saisonnières. En 2005, les coûts de santé relatifs à l’herbe à poux ont été évalués entre 156,5 et 240 millions de dollars. Différents facteurs sont venus accentuer le phénomène au cours des dernières décennies, notamment les changements climatiques et la pollution atmosphérique, qui expliqueraient en bonne partie l’augmentation de la prévalence des allergies respiratoires selon plusieurs chercheurs. Bonne nouvelle, le projet Herbe à poux 2007-2010 a démontré qu'il est tout à fait possible, à peu de frais, de faire une gestion efficace de l'herbe à poux à l’échelle d’une municipalité. Cette étude appuie ainsi l’adoption de programmes d’interventions intensifs adaptables à la réalité du monde municipal. Dans ce contexte, la prise en charge de la problématique au niveau provincial devient nécessaire. La mise en place d’une stratégie québécoise sur les pollens, qui serait axée sur une intervention globale et intégrée visant avant tout le contrôle du pollen, apparaît comme l’orientation à prendre. Une telle stratégie encouragerait l’harmonisation des actions qui sont actuellement menées de façon isolée et ponctuelle. La stratégie devra intégrer un ensemble de mesures et d’actions ciblées qui permettront de réduire les impacts sanitaires des pollens allergènes.

Les incendies de forêt constituent de par leur nature une menace réelle à de nombreux niveaux, qu’ils soient écologiques ou économiques. Il est donc légitime de s’interroger, dans le contexte des changements climatiques où l’on s’attend à une augmentation probable de ce type d’événements, sur les effets sanitaires y étant reliés. Il importe donc de distinguer l’exposition des populations avoisinantes et des professionnels de la lutte contre les incendies de celle des populations habitant dans des zones lointaines. Dans les zones lointaines où parviennent les fumées des feux forêts, les inquiétudes portent surtout sur les impacts sanitaires des particules fines. La majorité des études épidémiologiques suggère que les particules engendrées lors des feux de végétation induiraient surtout des effets respiratoires à court terme et peu d’effets cardiovasculaires. L’ensemble de la population, et notamment les personnes potentiellement vulnérables telles celles souffrant de problèmes respiratoires, devrait rester vigilant durant les épisodes d’incendies de forêt et adopter les mesures minimisant l’exposition afin d’éviter une aggravation des symptômes, une éventuelle hospitalisation, voire un décès. Selon l’état des connaissances actuelles, les particules des fumées d’incendies de forêt peuvent être considérées comme au moins aussi toxiques pour la santé respiratoire à court terme que les particules de source urbaine. Il paraît donc raisonnable de considérer les épisodes de pollution particulaire en lien avec des fumées engendrées par des incendies de forêt (tels des pics classiques de pollution urbaine) et, dans ce cas, de se conformer aux mesures de protection d’ores et déjà recommandées. De plus, la quantification des impacts populationnels  des particules provenant des feux de végétation peut, pour le moment, se baser sur les risques évalués dans des études effectuées en milieu urbain.

L’ozone est un gaz qui fait partie des constituants normaux de l’atmosphère. Au niveau de la stratosphère (ou haute atmosphère), il forme la couche d’ozone et protège la terre contre les rayons ultraviolets du soleil. Toutefois, au niveau de la troposphère (ou basse atmosphère), l’ozone ne présente pas ce même effet protecteur; il est plutôt identifié comme l’un des principaux constituants du smog. Ce gaz comporte donc certains risques pour la santé humaine. L’estimation des niveaux d’ozone troposphérique sur le territoire québécois offre une multitude de façons intéressantes de soutenir les efforts déployés en matière de surveillance et de protection de la santé publique. En effet, la modélisation permettra d’évaluer les concentrations d’ozone sur le territoire québécois afin d’étudier les particularités de sa dispersion, et de cibler les endroits où il serait pertinent d’ajouter des stations d’échantillonnage sur le territoire. La modélisation donnera aussi l’occasion de mieux évaluer l’association qui existe entre certaines maladies et les niveaux d’ozone troposphérique au Québec, et d’en estimer le risque actuel et futur. Dans un contexte de changements climatiques où il est probable que les concentrations d’ozone ambiantes augmentent au cours des prochaines années,  ces connaissances scientifiques permettront aux intervenants et aux décideurs en santé publique de mieux protéger la population québécoise.

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