Johanne Elsener, vétérinaire, a publié dans le Rapporteur un article qui fait le lien entre la santé humaine et la santé animale dans le contexte des changements climatiques. Une redéfinition annoncée du « rôle du médecin vétérinaire » est suggérée dans cet article qui traite aussi de santé publique et d’aménagement urbain.
L’auteure y présente l'initiative One Health qui vise à unifier les médecines humaine et vétérinaire pour améliorer la santé globale de l'humanité, initiative qui a mis l'accent jusqu'à maintenant sur le contrôle des zoonoses et la salubrité des aliments. Des données émergentes en médecine humaine qui lient santé publique et aménagement urbain laissent entrevoir une nouvelle possibilité de collaboration entre ces deux mondes médicaux, qui est nécessaire dans le contexte des changements climatiques.
Si les vagues de chaleur ont des effets dévastateurs sur la santé des humains, elles peuvent l’être aussi pour les animaux. Aussi, il a été prouvé que les chiens sont sensibles à la pollution atmosphérique. Pour les animaux comme les humains, la forêt urbaine peut réduire la pollution atmosphérique en baissant la température ambiante, en retirant directement les polluants de l’air et en diminuant la consommation énergétique des bâtiments.
L’auteur cite une étude de l’United States Department of Agriculture (USDA) qui indique que la forêt urbaine de Toronto capte 18 % des émissions d’azote, 61 % des émissions de particules ayant un diamètre égal ou inférieur à 10 microns, et 32 % des émissions de dioxyde de soufre. De plus, l’épidémie d’agrile du frêne aux États-Unis, et l’abattage massif des arbres qui en est résulté, a augmenté de 6.8 par 100 000 habitants/an les décès liés à des problèmes respiratoires et de 16,7 par 100 000 habitants/an les décès liés à des problèmes cardiovasculaires.
Biodiversité, incitation à l’exercice physique, attractivité, aménagements urbains attrayants, les trames vertes urbaines présentent de nombreux avantages et bénéfice pour la santé publique. Les trames vertes sont donc un outil de lutte contre l’obésité, le sédentarisme et les maladies qui leur sont associées : diabète, maladies cardiovasculaires, cancers, etc.
Il est urgent pour le Québec de s’adapter aux changements climatiques, notamment en raison des impacts négatifs que ceux-ci auront sur la santé de la population et des animaux. Il est temps de mettre en place des stratégies d’adaptation qui protègeront la santé humaine et auront des effets bénéfiques par le fait même sur la santé de nos animaux de compagnie!
Source :
Le Rapporteur V27N2, page 25