Journée internationale des travailleurs

Par Mélanie Beaudoin 1 mai 2017 13:59:00

Le 1er mai marque la Journée internationale des travailleurs. Les changements climatiques sont une autre donnée à prendre en considération en matière de santé des travailleurs, mais la recherche à ce sujet est somme toute sommaire, particulièrement dans une région tempérée comme le Québec, où la population est moins acclimatée à la chaleur. Notre collègue Ariane Adam-Poupart mentionne que les principaux dangers associés aux changements climatiques, au Québec, peuvent être classés en cinq catégories, soit ceux causés par les vagues de chaleur, les polluants de l’air, les rayonnements ultraviolets, les événements météorologiques extrêmes et les maladies vectorielles transmissibles, et les zoonoses. Bien sûr, les travailleurs qui passent l’essentiel de leur journée à l’extérieur seront plus touchés, mais la façon dont le milieu de travail est structuré pourra avoir un impact également, par exemple dans les environnements de travail très chauds ou sans climatisation. Ses recherches ont montré que la chaleur avait une influence sur les risques de traumatismes liés aux accidents, et de maladies au travail, alors que les indemnisations à cet égard augmentent avec les températures estivales. L’âge des travailleurs et le type de tâches effectuées auront une influence sur la facilité de s’adapter à la chaleur. Les indemnisations pour des atteintes respiratoires aiguës semblent aussi liées aux concentrations d’ozone troposphérique.

Si les travailleurs subissent les effets des changements climatiques sur leur santé, ils sont aussi responsables d’une part des émissions de gaz à effet de serre, principalement dans leur transport entre le domicile et le travail. Des chercheurs ont récemment analysé différents scénarios d’organisation du temps de travail, chacun diminuant de 20 % les heures travaillées des employés à temps complet, afin de réduire les émissions de GES, au Royaume-Uni. Week-end de trois jours, mercredi de congé, réduction des heures de travail quotidiennes, augmentation des vacances et un scénario par lequel l’employeur gère efficacement la réduction du temps de travail pour minimiser l’espace de bureau qui lui est nécessaire, toutes ces options ont été analysées. Selon leurs résultats, 13 mégatonnes d’émissions en CO2 équivalent séparaient les meilleurs scénarios des moins intéressants. Les scénarios qui proposaient la semaine de quatre jours permettraient les meilleures réductions des émissions de GES, soit 14 mégatonnes d’émissions en CO2équivalent, représentant plus de 2,5 % des émissions du Royaume-Uni.

De quoi donner à penser à nos décideurs!

Références :

ADAM-POUPART, Ariane. Effets des changements climatiques sur la santé et la sécurité des travailleurs au Québec. 2014. Université de Montréal.

Lewis C. King et Jeroen C.J.M. van den Bergh. Worktime Reduction as a Solution to Climate Change: Five Scenarios Compared for the UK. Ecological Economics, Volume 132, Février 2017, Pages 124–134.

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