Ray Bustinza, conseiller scientifique
David Demers-Bouffard, conseiller scientifique

Faits saillants
En raison du changement climatique, les températures continueront à s’accroître. Néanmoins, les vagues de froid intense perdureront. De plus, ces vagues de froid pourraient devenir plus dangereuses pour la santé étant donné que les populations perdront progressivement leur acclimatation physiologique au froid.
Cette revue a permis de corroborer la pertinence et le bien-fondé des mesures d’adaptation recommandées par la santé publique du Québec.
Voici quelques points clés issus de cette revue concernant les risques associés au froid comme les malaises, les admissions aux urgences, les hospitalisations et les décès :
- Les personnes vivant en situation de pauvreté sont plus à risque, car ils habitent des logements froids en raison des coûts élevés de chauffage et des mauvaises conditions d’isolation des logements;
- La présence de certaines conditions comme le tabagisme, les troubles mentaux, l’historique d’un infarctus du myocarde, les problèmes rénaux, les maladies respiratoires, ou l’abus de substances peuvent accroître les risques sur la santé;
- Les risques liés au froid sont plus importants pour les personnes âgées en raison des changements physiologiques propres à l’âge, mais aussi à une possibilité plus élevée de souffrir de maladies chroniques;
- Les périodes de froid arrivant tôt (décembre) ou tard (mars) dans la saison hivernale pourraient avoir des impacts plus importants sur la santé;
- Les personnes habitant dans des villes avec des hivers plus doux présentent un risque plus élevé sur la santé lors des vagues de froid, comparativement à celles vivant dans des villes avec des hivers plus intenses;
- Les personnes vivant en situation d’itinérance sont plus à risque de subir des impacts du froid sur leur santé;
- Les personnes travaillant à l’extérieur en hiver sont plus susceptibles d’être victimes des impacts sur leur santé.
Cette revue a également permis de souligner quelques mesures d’adaptation importantes au regard du froid :
- La mesure individuelle la plus importante est le port de vêtements chauds lors des périodes de froid;
- Le fait de passer moins de temps à l’extérieur lors des froids extrêmes réduit les impacts sur la santé;
- L’adoption des mesures de protection recommandées par la santé publique afin de réduire l’exposition au froid des travailleurs (p. ex. un plan d’intervention) peut réduire les impacts sur leur santé;
- En général, le respect des consignes recommandées par la santé publique lors des périodes de froid important permettrait à la population de réduire les impacts du froid sur leur santé;
- Les mesures d’adaptation populationnelles visant la réduction de l’exposition au froid, comme l’amélioration de l’efficacité énergétique des maisons, semblent bénéfiques pour la santé. Des normes ou des subventions permettant, par exemple, l’amélioration de l’isolation des logements peuvent également diminuer les coûts d’énergie et faciliter le maintien d’une température optimale à l’intérieur;
- L’utilisation des refuges chauffés, mis à disposition par les autorités, aide à réduire l’exposition au froid de certaines populations, notamment les personnes en situation d’itinérance;
- L’utilisation d’un système d’alerte précoce au froid permet de prévenir et anticiper les effets des vagues de froid en activant l’application des mesures d’adaptation tant individuelles que populationnelles.
Finalement, ce rapport va permettre de soutenir et renforcer la prise de décisions des autorités de santé publique en cas de froids modérés et de vagues de froid afin de réduire la morbi-mortalité associée.
Le rapport est disponible sur le site de l’INSPQ.