L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans un colloque tenu dernièrement, affirmait que « près de 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont jetées chaque année dans les pays développés, plus que la quantité nécessaire à alimenter le milliard d’êtres humains qui souffrent de la faim dans le monde ». Ce gaspillage alimentaire serait en partie causé par les exigences des supermarchés dans les pays développés, notamment en ce qui concerne l’aspect des produits frais. L’an dernier, emboîtant le pas à la France, les supermarchés québécois se sont mis à proposer des légumes qui auraient habituellement été écartés des comptoirs, mais la tendance reste très discrète. La France avait en effet proposé des initiatives très populaires auprès des consommateurs, alors que 2014 était l’année européenne contre le gaspillage alimentaire. De plus, les dates de consommation des aliments, qui sont souvent arbitraires et portent à confusion, seraient, selon la FAO et la Commission économique pour l’Europe des Nations unies, qui co-organisait ce colloque, l’une des causes des pertes de nourriture.
L’un des corollaires de cette problématique se trouve dans les émissions de gaz à effet de serre (GES) et leurs impacts sur les changements climatiques. En effet, « l’énergie dépensée pour cultiver des produits qui finissent dans les poubelles représente la troisième source de gaz à effet de serre dans le monde, derrière les émissions des États-Unis et de la Chine, a souligné la FAO, en citant un rapport sur les Objectifs de développement durable de l’ONU. ». On ne cesse de le répéter, l’élevage de bovin est l’une des sources importantes d’émissions de GES. Équiterre mentionne par ailleurs qu’un « hectare de terre peut produire annuellement 18 tonnes de légumes, 15 tonnes de pommes de terre ou 12 tonnes de fruits, mais seulement 400 à 500 kg de viande blanche, de lait ou d’œufs et pas plus de 33 kg de viande rouge. » Et c’est sans compter les kilomètres parcourus par la nourriture du champ à l’assiette, et les GES qui seront générés par l’élimination des résidus alimentaires.
Lors de ce colloque, « des experts des Nations unies et de la société civile ont déclaré que pour lutter contre ce problème, il était nécessaire de réformer la façon dont les produits alimentaires sont vendus. » Il en va de la santé de la planète…
Le Devoir : Les exigences des supermarchés contribuent à la crise alimentaire mondiale
Équiterre : Flexitarisme, miam!