
Alors qu’on prône le transport actif dans un discours de santé publique et de protection de l’environnement, les trottoirs enneigés, glacés ou carrément inexistants rendent la vie piétonne parfois périlleuse, en période hivernale. C’est d’autant plus vrai pour les personnes à mobilité réduite ou les personnes âgées, comme le rapportait dernièrement un quotidien. Jeanne Robin, co-porte-parole pour l’organisme Piétons Québec, alors interrogée par Le Devoir, mentionnait que « la ville n’a pas été conçue pour les plus vulnérables. Les intersections sont trop larges, les temps de traverses sont encore trop souvent calculés pour un adulte en pleine santé… Et les trottoirs! C’est sans doute le meilleur exemple : ils sont tout en dénivellation, ponctués d’entrées charretières à tous les 50 pieds pour permettre aux voitures de circuler. ». La conception de nos villes est encore une fois jugée inadéquate lorsqu’on prend en considération la santé de la population. Plusieurs intervenants rapportent d’ailleurs que les personnes âgées craignent de sortir de leur domicile, l’hiver, alors que les risques de blessures les guettent à chaque coin de rue. Une étude de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal de 2010 indiquait que, sur une période de deux mois, trois épisodes d’excès de chutes – qui représentent près de la moitié (47 %) de l’ensemble des chutes extérieures observées — étaient clairement associés au verglas ou à la pluie suivie d’un refroidissement.
Mais puisque l’hiver fait partie de la réalité québécoise, et que les changements climatiques semblent accroître les épisodes de redoux et de gel-dégel, que pouvons-nous faire pour mieux nous y adapter? Le Devoir mentionne trois pistes d’actions utilisées dans d’autres endroits, comme les trottoirs chauffants, utilisés au Japon, en Norvège ou en Islande, le déneigement prioritaire des trottoirs, comme c’est le cas à Edmonton, ou l’utilisation d’abrasifs novateurs, dont une saumure testée sur les trottoirs de l’arrondissement Villeray. De façon individuelle, on peut se chausser de bottes bien isolées et imperméables, avec des semelles épaisses et antidérapantes et des talons bas et larges. L’ajout de crampons pourra être particulièrement recommandé lors d’épisodes de verglas. Et pour marcher sur la glace, faites de petits pas en gardant les genoux légèrement fléchis afin de ramener votre centre de gravité plus bas.
Sources :
Pas toujours facile d’être piéton l’hiver
Chutes extérieures en milieu urbain : impact du climat hivernal et variations géographiques
Conseil canadien de la sécurité